Casette
Les casettes sont des boîtes en argile réfractaire destinées à protéger les céramiques des flammes et des cendres en suspension dans la chambre de cuisson. Elles sont posées sur le sable répandu sur le sol du four et empilées jusqu’à former de véritables murs. L’un des principaux soucis du potier est d’empêcher que la pièce n’adhère à la casette lors de la cuisson, il la dépose donc sur des galettes d’argile ou sur des pernettes.
Décor exécuté à Canton
Avec le développement du commerce entre Europe et Chine, les fours de Canton se spécialisent dans le décor d’émaux. Ils reçoivent les porcelaines sans décor de Jingdezhen et apposent eux-même les décors.
Décor exécuté à Pékin (Hebei)
Ces fours impériaux situés dans le Palais de Pékin étaient spécialisés dans le décor d’émaux cloisonnés sur bronze. Ils ornaient aussi les « bols impériaux ».
Four « dragon »
Les « fours dragon » longyao, dont la morphologie allongée s’apparente à celle d’un dragon, sont particulièrement efficaces pour obtenir les plus hautes températures. Il s’agit d’un tunnel construit à flanc de montagne, possédant une vaste chambre de cuisson légèrement montante terminée par une cheminée. Les pièces sont posées à même le sol, présentant des dénivellations, sur une couche de sable ou de quartz pilé. Ce dernier . Tout le long, sont placées des fenêtres d’alimentation qui permettent d’entretenir des foyers latéraux jouxtant la chambre de cuisson et donc d’influer rapidement sur la température. Ces fours offrent une atmosphère oxydante ou réductrice mais difficilement contrôlable en raison des nombreux trous d’alimentation. Ces installations mesurent entre 60 et 100 mètres de long et possèdent parfois plusieurs chambres de cuisson, permettant la cuisson de plusieurs milliers de pièces au cours d’une même session. Le four dragon est particulièrement adapté à certaines catégories de céramiques comme les céladons de Longquan, qui demandent une cuisson rapide, et dont la large diffusion exige une capacité de production importante. Ces fours sont en fonction depuis l’époque des Royaumes combattants (475-221 avant notre ère) et ont perduré jusqu’à nos jours.
Four en forme de gourde
A Jingdezhen est employé le four en forme de gourde guayao. Haute et spacieuse en partie frontale, la chambre de cuisson se rétrécit et s’abaisse au fur et à mesure que l’on avance. Ce four permet de cuire les porcelaines à 1300-1350°C. En général, le temps de cuisson oscille entre six et sept jours, incluant une période de préchauffe et un temps de refroidissement progressif. La phase durant laquelle la température est à son maximum n’excède pas 48 heures. La durée de cuisson varie selon la dimension des pièces, ainsi les petits bols ne demandent pas plus de cinq jours, contre dix-neuf jours pour les grands vases. Ce type de four apparaît dès le xive siècle et son utilisation sera prolongée tout au long de la dynastie des Ming (1368-1644).
Four en forme d’œuf
Le four en forme d’œuf permet un bon contrôle des températures ainsi qu’une cuisson plus régulière. Une forte productivité est favorisée par l’établissement d’une haute cheminée qui permet une grande capacité de tirage et par conséquent de réduire le temps de cuisson qui passe à trente six heures. Cette innovation entraîne une consommation moindre de combustible. Ce rendement est également optimisé par une meilleure étanchéité garantie par une paroi isolatrice composée de sable, de cendre et de paille mêlés. La chambre de cuisson est séparée du foyer par un muret. Derrière le foyer, est installé le four fermé par une paroi de briques. Il comporte, des ouvertures permettant de surveiller la progression de la cuisson. L’alimentation de la chambre de combustion a lieu par ces ouvertures percées dans la porte. Ces trous sur le dôme peuvent être obstrués pour réduire la quantité d’oxygène nécessaire à la cuisson en réduction. Sur le sol du four, est posée une couche de sable épaisse d’environ 30 centimètres. Ce type de four est employé à partir de la fin du xvie siècle et le restera tout au long de la dynastie Qing (1644-1911).
Four mantou
Les fours utilisés dans la partie nord de la Chine sont dénommés « fours en forme de pain rond » ou four mantou car leur chambre de cuisson forme un dôme. La chambre de cuisson est située partiellement sous le niveau du sol, entre le foyer enterré, et la cheminée qui s’élève. Un muret sépare la chambre de cuisson du foyer. Ce type de four, dont les parois sont en général en briques réfractaires, permettait d’atteindre une température de 1350°C. S’ils permettent un assez bon contrôle de l’atmosphère réductrice ou oxydante, ils demandent toutefois un temps de chauffe et de refroidissement très long en raison de la capacité réduite de la chambre de combustion. Ce type de four est utilisé sous les Song, pour les productions de Yaozhou, Ding, Xing, Jun, et ru.
Fours de Cizhou (Hebei)
Les fours de Cizhou sont renommés pour leur production de grès à décors d’engobes peints ou champlevés. Particulièrement populaires à l’époque Song (960-1279), les grès de Cizhou sont le plus souvent des pièces utilitaires et leur succès grandissant exlpique qu’ils furent copiés par nombre de fours eparpillés dans différentes provinces de la Chine du Nord. Le rôle des grès de Cizhou est primordial dans l’évolution de l’art du potier en Chine. Ces céramiques sont en effet les premières à préférer le décor peint aux décors moulés ou incisés qui prévalaient alors et à utiliser les émaux rouges et verts sur fond blanc. Elles entrouvrent ainsi la voie qu’emprunteront la porcelaine « bleu et blanc », et les décor d’émaux polychromes à venir.
Fours de Dehua (Fujian)
Ces fours situés dans la province du Fujian sont particulièrement célèbres pour leur production de monochromes blanc appelés en Europe « Blanc de Chine ». Il semble que l’activité de ces fours remonte à l’époque Song (960-1279). A partir du xviie siècle ils se distinguent par la production d’une porcelaine au grain fin particulièrement plastique revêtue d’une couverte lumineuse et lisse avec laquelle les artisans de Dehua élaborent des statuettes monochromes largement répandues en Chine et en Europe. Outre les figurines, les fours de Dehua sont également renommés pour leur production de petites pièces telles que des coupes à libation, des brûle-parfum, des verseuses, des boîtes et de petits vases. Les grandes pièces sont rares en raison de la nature de la pâte, difficile à manipuler et dont l’utilisation se prête plus vonlontier à l’usage du moule que du tour de potier. Les fours de Dehua sont encore en activité de nos jours.
Fours de Dingyao (Hebei)
Les four de Dingyao prennent leur essor à partir du xe siècle grâce à la mise au point d’un grès porcelaineux d’un blanc pur légèrement ivoire. Fréquemment ornées de motifs incisés ou moulés, ces céramiques rencontrent les faveurs de la cour des Song (960-1279). Leur production perdura durant la dynastie des Yuan (1279-1368).
Fours de Jian (Fujian)
Les fours de Jianyang, dans la province du Fujian, se distinguent par la production de bol à thé « fourrure de lièvre » et « tâches d’huile ». Sous les Song (960-1279), ces bols sont appréciés dans toutes les couches de la société pour leur épaisse couverte brune striée d’ocre, réputée pour parfaitement accompagner l’aspect laiteux du thé préparé au fouet.
Fours de Jingdezhen (Jiangxi)
La ville de Jingdezhen dans la province du Jiangxi compte parmi les plus grand centres de production de céramique au monde. Dès la période Song (960-1279), ses fours se distinguent par la production des porcelaines qingbai, mais ce n’est véritablement qu’avec l’arrivée des Yuan (1279-1368) que cette ville connaîtra son véritable essor. Les premières porcelaines à décors au bleu et blanc destinées à l’exportation y voient le jour au cours des deux premières décennies du xive siècle. Par le truchement de la céramique produite par le travail à la chaîne, la Chine pénètre dans l’ère industrielle. Cette organisation permet d’exécuter de façon rapide et aboutie un nombre croissant de pièces. A la tête de cette énorme entreprise est placé un directeur dès 1322. A partir des Ming (1368-1644), les « bleu et blanc » triomphent à la cour. Désormais, matériaux rares et artisans talentueux affluent à Jingdezhen, capitale incontestée de la porcelaine, où sans cesse de nouvelles expériences chromatiques sont tentées. Sous les Qing (1644-1911), ce complexe est repris et développé essentiellement autour de la production de décors émaillés polychromes. Dorénavant nombre de fours « officiels » travaillent exclusivement pour la cour alors que d’autres se consacrent au marché intérieur et extérieur. De nos jours, Jingdezhen est toujours en activité.
Fours de Jizhou (Jiangxi)
Les fours de Jizhou dans la province du Jiangxi sont réputés pour leur bols à couverte noire, mais aussi pour leurs décors d’engobes peints dans le style des grès de Cizhou. Ils prennent leur essor sous les Song du sud (1127-1279) et leur production s’étend jusque sous les Yuan (1279-1368).
Fours de Jun (Henan)
Les fours de Jun, situés au Henan connaissent une large expansion à partir de l’époque Song (960-1279). Sous cette dynastie, les bols et coupes jun étaient appréciés pour leur tonalité bleu lavande souvent agrémentée d’éclaboussures au rouge de cuivre. La production s’est rapidement étendue à nombre de fours éparses de la Chine du Nord. Plus tardivement, vers la fin du xiiie siècle, apparaîtront des formes plus amples : vasques à pied, jardinières, pots à fleurs revêtus d’une couverte bleue envahie de coulures pourpres. Ce type de production est resté populaire jusque sous les Ming (1368-1644).
Fours de Longquan (Zhejiang)
Les fours de Longquan furent parmi les premiers fours du Sud à produire les céladons, à partir duixe siècle.
Fours de Yaozhou (Shaanxi)
Les Yaozhou prennent leur essor au cour du xe siècle. Issus des premiers fours du Nord à produire des céladons, ces céramiques décorées de profondes incisions rencontrent la faveur de la cour des Song (960-1279). Elles perdureront sous les Jin (1127-1234) et le début des Yuan (1279-1368).
Fours de Yixing (Jiangsu)
Les fours de Yixing, situé dans la province du Jiangsu se distinguent par leur production de grès brun-rouge plus ou moins foncé, sans couverte. Ces pièces au grain fin, célèbres sous le nom de boccaro en Occident, comptent principalement des théières, mais aussi des coupes, ornées d’incision ou de motifs en relief moulé. Attestés depuis les Song (960-1279), ces grès sont particulièrement populaires à partir de la dynastie des Ming (1368-1644). Leur production perdure encore aujourd’hui.
Pernette
Les pernettes sont des pièces métalliques circulaires ou triangulaires, présentant de petites protubérances dressées sur lesquelles repose la pièce. Celles-ci permettent de réduire au minimum la surface d’appui et donc de recouvrir entièrement la pièce de couverte. Les marques de ces pernettes sont souvent visibles car elles sont en contact avec la couverte comme par exemple sur les céladons ru, les jun et les guan.
Petit feu (ou feu de moufle)
Le terme « petit feu » désigne les cuissons se déroulant aux alentours de 750-800°C. Ces températures permettent de cuire les terres cuites, mais aussi certains pigments tels que les émaux.
Tournassin
Outil à lame tranchante fixée à un petit manche utilisé pour la finition de la forme après séchage partiel de la pièce.