Glossaire [Chefs-d'oeuvre de la collection Grandidier]

Glossaire : décors, motifs, symboles

D

Daim (lu)
Emblème de la longévité et de la grâce, il est homophone d’émolument (lu) et symbolise la prospérité ainsi que le vœu d’honneurs et d’avancement officiel. Dans l’iconographie taoïste, il accompagne l’étoile des émoluments Lu Xing. On le retrouve dans le décor "cent daims".

 

"Cent daims" ou "mille daims" (bai lu)
Ce décor représentant de nombreux daims dans diverses positions, parmi les arbres et les rochers, joue sur l’homophonie de daim, lu, avec "émoluments" ; il évoque donc par jeu de mot de "centuples émoluments" pour les fonctionnaires.
Ce décor fut employé sous les dynasties Ming et Qing, notamment durant la période Qianlong (1736-1795).

 

Damo
Appelé aussi Bodhidarma, Damo est un moine d’origine étrangère fondateur de la secte Chan (Zen). Il est souvent représenté méditant face à un mur, ou traversant les flots debout sur une branche de roseau et tenant une longue canne.

 

Dix-huits académiciens
Membres de l’Académie des belles lettres fondée sous la dynastie des Tang par l’empereur Taizong (r. 626-649). Constituant l’un des thèmes favoris des lettrés, ils symbolisent l’érudition et l’honneur ultime pour un lettré fonctionnaire.

 

Dongfang Suo
Un fonctionnaire sous l’empereur Wu des Han, connu pour ses sarcasmes et fidèle adepte du taoïsme. Devenu un personnage légendaire du taoïsme, il vola dans sa jeunesse les pêches qui poussaient dans le palais de Xi Wangmu, la Reine de l’Occident et devint ainsi Immortel.

 

Douze animaux du zodiaque chinois
Ce sont le rat, le buffle, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre (ou le mouton), le singe, le coq, le chien et le cochon.

 

Douze symboles anciens (les) ou "Douze ornements"
Ces ornements étaient à l’origine brodés sur les vêtements officiels des empereurs et sont consitutés des sept choses précieuses et des cinq préceptes. Ils symbolisent l’autorité et le pouvoir. Sauf pour l’empereur qui avait le privilège de porter tous ces ornements, chaque motif correspondait à un grade de fonctionnaire. Rarement employés dans la céramique, ces motifs sont : le soleil, la lune, les constellations, la montagne, le dragon, le faisan, une paire de vases rituels, le feu, les céréales en grains (riz ou millet), la hache (insigne de bonne chance) et le diagramme fu, symbole de distinction.

 

Dragon
Animal bénéfique, icône du bien et signe de bon augure en Chine, le dragon peut traverser le ciel et faire venir sur terre la pluie fertilisante ; il est donc souvent associé aux nuages ou au cours d’eau (voir "dragon parmi les nuées", "dragon parmi les flots"). C’est l’un des quatre animaux célestes, surnaturels ou bénéfiques de la Chine ancienne, avec le phénix, le qilin et la tortue. Il est associé à l’Est, au bois, au printemps et au vert dans les cinq éléments chinois. C’est aussi le cinquième signe du zodiaque chinois.
Il présente neuf signes distinctifs : des cornes du cerf, des oreilles de bœuf, une tête du chameau, des yeux de diable, un col de serpent, des viscères de tortue, des serres de vautour, des pieds de tigre. Il existe selon certaines sources quatre formes de dragons : les dragons célestes long, les dragons de mer li, les dragons mang (qui ressemblent à un serpent) et les dragons des montagnes qiao.
Il peut incarner la voie (dao) ou constituer l’emblème par excellence de l’empereur car il est le symbole antique du pouvoir de création ; associé à d’autres motifs, il peut d’ailleurs représenter le voeu de fidélité à l’empereur ou à la dynastie. Le dragon est de bon augure dans toutes les couches de la société. Les dragons verts (couleur de l’est) sur un fond blanc (couleur de l’ouest) vont souvent par paire : ils évoquent alors le yin et le yang et leur mouvement cyclique symbolise le renouvellement constant du cosmos.
Le dragon était le totem d’une très ancienne tribu, à laquelle remonte son association avec le pouvoir de l’empereur. La dynastie Song (960-1279) constitue un repère dans le développement de l’iconographie du dragon : son corps, avant représenté comme celui d’une bête avec une queue distincte, devint serpetin et cette évolution se poursuivit sous les dynasties Yuan, Ming et Qing. Extrêmement riche et diversifiée, l’iconographie du dragon présente des caractéristiques différentes sous chaque dynastie et s’est déclinée en de multiples variantes et motifs.

 

Dragon à trois griffes
Au XIIIe siècle se met en place une étiquette très stricte : le dragon fut choisi pour représenter l’état et fut étendu à la totalité du mobilier impérial et à la garde-robe. Sous les Ming et les Qing, les dragons à trois griffes sont dévolus aux nobles et aux lettrés (les dragons à cinq griffes étant réservés à l’empereur et ceux à quatre griffes, aux princes). Cette règle était établie principalement pour les robes et le mobilier, néanmoins il n’est pas formellement établi qu’elle fut valable pour les céramiques.

 

Dragon à quatre griffes
Au XIIIe siècle se met en place une étiquette très stricte : le dragon fut choisi pour représenter l’état et fut étendu à la totalité du mobilier impérial et à la garde-robe. Sous les Ming et les Qing, les dragons à quatre griffes sont dévolus aux princes (les dragons à cinq griffes étant réservés à l’empereur et ceux à trois griffes, aux nobles et aux lettrés). Cette règle était établie principalement pour les robes et le mobilier, néanmoins il n’est pas formellement établi qu’elle fut valable pour les céramiques.

 

Dragon archaïque chi (chi long)
Dragon sans cornes souvent employé dans l’ornementation, notamment dans les décor de style archaïsant.

 

Dragon à cinq griffes
Au XIIIe siècle se met en place une étiquette très stricte : le dragon fut choisi pour représenter l’état et fut étendu à la totalité du mobilier impérial et à la garde-robe. Sous les Ming et les Qing, les dragons à cinq griffes sont réservés à l’empereur, les dragons à quatre griffes sont dévolus aux princes et ceux à trois griffes, aux nobles et aux lettrés. Cette règle était établie principalement pour les robes et le mobilier, néanmoins il n’est pas formellement établi qu’elle fut valable pour les céramiques.

 

Dragon archaïque kui (kui long)
Dragon dont le corps est traité de façon stylisée sous la forme d’une volute, comme le suggèrent ses autres appellations: dragon hua shi (hua shi long) ou dragon "d’herbe parfumée" (xiang cao long). Sa lèvre supérieure se redresse au-dessus de sa gueule à la manière d’une petite trompe et il crache souvent une guirlande de lotus ou de perles.
Ce motif apparut sous le règne Xuande (1426-1435) durant la dynastie Ming et devint l’un des éléments décoratifs caractéristiques de la porcelaine Chenghua. Il fut repris pendant les périodes suivantes. (XXX ref livre rouge)

 

Dragon parmi les flots
Parmi les nombreux motifs découlant du dragon, le "dragon parmi les flots" fait référence à l’un des pouvoirs faisant du dragon l’un des quatre animaux mythiques, car il peut plonger vers les fonds les plus profonds comme atteindre les cieux. D’autre part, le dragon de mer (li) est l’un des quatre grands types de dragons (voir Dragon).

 

Dragon parmi les nuées ou les flammes
Parmi les nombreux motifs découlant du dragon, le dragon parmi les nuages ou les flammes évoque à deux des pouvoirs faisant du dragon l’un des quatre animaux mythiques, car il peut traverser les flammes les plus profonds comme atteindre les cieux. D’autre part, le dragon de mer (li) est l’un des quatre grands types de dragons (voir Dragon).

 

Dragon poursuivant la perle enflammée
Les hypothèses concernant l’interprétation de ce motif sont multiples. D’après certaines légendes, la perle naissait de la fécondation de coquillages par le tonnerre : ainsi, elle représente associée au dragon le tonnerre et l’évolution. Pour d’autres, s’inspirant de la tradition bouddhique qui voyait dans la perle enflammée un joyau capable d’exaucer les souhaits, elle représentait un trésor céleste gardé par les dragons. L’une des variantes de ce motif connue sous le nom de qiang zhu long ou de shuang long qian zhu représente deux dragons affrontés, se disputant la perle.

 

Dragon et phénix (long feng cheng xiang)
Ce décor, prisé sous les dynasties Ming et Qing, réunit deux des quatre animaux célestes et bénéfiques chinois : le dragon, emblème de l’empereur et le phénix, emblème de l’impératrice ; ils symbolisent une union puissante et étaient souvent employés pour décorer les pièces réalisées à l’occasion des mariages impériaux.

 

Dragon vert
L’un des cinq animaux associé aux cinq éléments chinois, avec le phénix rouge (le Sud), le tigre blanc (l’Ouest), la tortue noire (le Nord) et le qilin jaune (le Centre), le dragon vert représente l’Est, le bois et le printemps. Les dragons verts (couleur de l’est) sur un fond blanc (couleur de l’ouest) vont souvent par paire : ils évoquent alors le yin et le yang et leur mouvement cyclique symbolise le renouvellement constant du cosmos.

 

Dragon volant yilong
Le dragon volant illustre l’été. Il est parfois utilisé pour les poètes et les peintres.

 

Neuf dragons parmi les vagues (jiu long nao hai)
Ce motif est composé de neuf dragons en rouge de fer émergeant sur des vagues tourmentées en bleu de cobalt sous couverte.

 

© Réunion des musées nationaux